A Beaune, WHITE PROJECT, exposition Sanguines & Sculptures DEVILLE-CHABROLLE

Une dizaine de sanguines avait dit mon galeriste……
A la seconde où l’on dit oui, une page blanche s’ouvre dans l’esprit qui ne se refermera que lorsque les tableaux seront finis.
Peu importe que vous ayez encore 10 jours ou six mois pour commencer, cette page s’est ouverte et chaque jour qu’elle que soit vos occupations elle se remplit d’images, films, photos, phrases, livres émotions ressenties, tout.
Et puis une nuit quelque chose se met en place doucement, une idée qui revient plus souvent, un désir, …on ne sait pas trop mais ça vient doucement.
Le début d’un fil que vous avez envie de saisir ….mais quel que soit le fil, il n’est qu’une part de vous, qu’un fil du tissu de l’âme. Il va se teinter de cette couleur et vous le suivrez toujours au plus près.

J’ai envie de parler du sommeil… enfin du sommeil au sens large…. Un sujet récurrent dans mon travail. Comment être au monde sans y être vraiment, aimer avec passion la solitude, le silence, les arbres, rester le soir à regarder mon jardin, le ciel, et se sentir, nuage, brin d’herbe et arbre à la fois en se disant que le monde a besoin de l’un et de l’autre pour que l’harmonie règne.
Je commence donc à tenir bien serré le début de mon fil rouge le sommeil…puis au bout d’un moment sur mes tableaux des yeux s’ouvrent, je ne comprends pas encore pourquoi, cela semble contradictoire, mais j’ai appris au bout de tant d’années à ne plus m’inquiéter et de faire confiance à mon instinct. Je travaille beaucoup, sans relâche, dans l’énergie, en évitant les interruptions…j’ai le sentiment de descendre dans un puits
J’ai une envie irrépressible de grand, d’espace, de blanc, de pureté, d’absence, de silence, de subtilité, j’ai envie de détails blancs sur blanc, qu’’il faille vraiment s’approcher des choses pour les voir que tout ne sois pas donné au regard du premier coup.
Je me suis déjà approché tant et tant, que le peu de corps qu’on apercevait, disparait, on ne voit plus que les visages, ou des demi visages, d’autres sont en partie cachés. Certains yeux, bouches se voilent d’un grand trait de peinture blanche. D’autres sont ornés de sortent de tatouage blancs, de fleurs presque invisibles, réel ou pas ? Et si certains visages vous regardent droit dans les yeux ce sont des visages nus et leurs regards vous traversent pour aller au-delà.

Dans le voyage, j’ai eu l’impression et de m’approcher de plus en plus, des visages au point que mes yeux n’en appréhendaient plus l’ensemble, de n’en plus saisir que des détails, pour finir par une disparition lente et progressive de l’image comme si la vraie question était : existe-t-il encore quelque chose… derrière… derrière la réalité ?
Projet blanc
White project
C’est le titre de l’exposition.